

Paravent
2025
Vidéo installation
150*150*350 mm
Marbre, Herbes, Écran rond, Câble d'électricité, Tubes en caoutchouc , Acier
Durée de la vidéo : 01'14''
Cette installation vidéo exprime l’empiétement de l’humain sur l’environnement naturel et reflète la manière dont, dans la société contemporaine, l’individu est de plus en plus manipulé par les médias numériques et domestiqué par les structures systémiques, jusqu’à perdre sa capacité à percevoir le réel de façon brute et authentique.
L’installation entremêle marbre, herbes sauvages, câbles électriques, conteneurs en acier inoxydable et eau pour créer un espace à la fois sensoriellement intense et symboliquement complexe. Trois blocs de marbre sont empilés, évidés en leur centre pour accueillir une vidéo. Ce vide sculptural fonctionne à la fois comme une allusion à la caverne de Platon — prison perceptive — et comme une métaphore du bocal de culture dans lequel se forme l’identité consumériste. Dans la vidéo, un corps allongé sur un drap noir regarde son téléphone ; des flashs rouges apparaissent comme des scans de supermarché. Lorsqu’il lève les yeux vers la caméra, son visage devient une neige télévisuelle, métamorphose fulgurante qui exprime la dissolution de l’identité sous l’effet des flux médiatiques incessants.
Le marbre, matériau historiquement investi de valeurs esthétiques et politiques, est ici plongé dans un bac industriel rempli d’eau. Cette immersion incarne à la fois la domestication de la nature et la persistance silencieuse de sa résistance. Les herbes sauvages, soigneusement inversées, adoptent une posture « anti-naturelle » qui provoque malaise et trouble, remettant en question nos logiques écologiques établies et évoquant la reconfiguration de l’ordre naturel sous l’influence de la rationalité industrielle. Les câbles électriques immergés dans l’eau, bien que dénués de fonction réelle, sont chargés d’une menace latente. Ils symbolisent à la fois le contrôle et le danger. Le spectateur est invité à entrer dans l’eau, devenant ainsi acteur de l’installation : il pénètre un espace sensoriel où se révèle le paradoxe du pouvoir. Car plus l’humain cherche à dominer la nature à travers la technologie, plus il expose sa propre fragilité et son aliénation — double processus dans lequel nature et humanité sont simultanément soumises aux systèmes que nous avons nous-mêmes érigés.

